Carthage

“Celui qui entrerait Carthage tous les jours de sa vie et s’occuperait seulement d’y regarder, trouverait chaque jour une nouvelle merveille qu’il n’aurait pas remarquée auparavant”. El Bekri (XI eme siècle).

La naissance de Carthage : légende et réalité

La fondation de Carthage a décidé le destin de la méditerranée occidentale pour de nombreux siècles. Selon la légende, en 814 av.J.Ch, Elishat (Élisa en grecque) princesse de Tyr (en Liban d’aujourd’hui) avec des partisans, au terme d’un long périple a débarqué a Carthage, dont l’intérêt stratégique ne pouvait pas échapper aux phéniciens qui fréquentaient depuis trois siècles cet endroit (en 1100 ils ont fonde Utique, au nord de Tunis).

Elle décide d’y établir une ville qui par son position stratégique permette le contrôle du passage entre deux basins de la Méditerranée. Mais les coutumes locales interdisent aux étrangers d’acquérir un terrain plus vaste qu’une peau de bœuf. Alors, avec habilité, Elishat découpe la peau en fines lanières ; il ne reste plus qu’a fonder la ville sous le nom de Qart Haddasht (la ville nouvelle).

Avant de commencer la visite proprement dite de différentes vestiges de Carthage, le meilleur endroit qui peut offrir une vue d’ensemble sur le site est sans doute la colline de Byrsa (le dernier bastion de la résistance carthaginoise avant la chute de 146 av.J.Ch).D’ici s’étende aux pieds des visiteurs le panorama du golfe de Tunis. Même s’il n’y a pas beaucoup de vestiges de cette période, celles qui ont restes offrent une bonne idée sur la civilisation carthaginoise : des maisons au mosaïques, des tuyaux pour l’évacuation de l’eau utilisée, des citernes pour l’eau potable.

Carthage Punique

Le  quartier Magon -situe au bord de la mer, le quartier a commence se développer au

commencement du V eme siècle av.J.Ch. Protégé par un fort mur de défense avec des tours et ayant une porte maritime, au II eme siècle, le quartier avait déjà des maisons avec au moins deux étages, des chambres décorées de stucages pentues et groupés autour d’une court aux colonnes. Comme le reste de la ville, ces maisons étaient détruites en 146 av.J.Ch.Aujourd’hui on peut admirer les vestiges misent en valeur avec l’aide des archéologues tunisiens, français et allemands.

Les ports puniques - au pied de la colline de Byrsa et au bord du golfe de Tunis, Salammbô a garde les vestiges des anciens ports puniques, le fondement du pouvoir carthaginois au temps d’Hamilcar et Hannibal et la source de l’envie de Rome.

Le tophet - situe près des ports puniques, le sanctuaire dédié aux divinités carthaginoises

Tanit et Baal Hammon, est un espace sacre ou les carthaginois amenaient des offrandes et construisaient des stèles commémoratifs .Les stèles funéraires et

leurs messages iconographiques et épigraphiques constituent un apport considérable pour mieux connaitre  le monde punique.

La Carthage romaine

Le théâtre romain-un des plus grands de l’empire romain, c’est l’endroit ou aujourd’hui se déroule le Festival International de Musique.

L’amphithéâtre romain-abritait des luttes des gladiateurs ou avec des animaux sauvages. Malheureusement aujourd’hui peu subsiste de ce que les visiteurs admiraient au Moyen Age.

Le quartier des villas romaines -au II eme siècle après J.Ch  Carthage a atteint un maximum de développement. Les villas datent de cette période. Dans le parc archéologique le visiteur a la possibilité de découvrir au cours d’une promenade dans les rues qui une fois guidaient les pas des romans, les meilleures préservées maisons de l’époque romaine.

Les Thermes d’Antonin (le Pieu) – étaient jadis les plus grandes de l’Afrique. La construction des thermes a commence sous l’empereur Hadrien et fut achevée sous Antonin. Les thermes proprement dites occupaient le premier étage. Au centre se trouvaient les salles de réunion ; au sud-est, des piscines a l’eau froide et au nord-ouest les bassins a l’eau chaude. Au sous-sol des vastes chambres traversées par de canalisations servaient de dépôts pour le personnel charge du chauffage et des produits cosmétiques pour les clients. Même si partialement détruit en 439 après J.Ch par les vandales, le complexe nous étonne encore.

La Carthage chrétienne

La religion chrétienne a pénétré vite la Carthage romaine. Le fait que cette ville était chrétienne peut surprendre aujourd’hui, mais la période chrétienne est une de grandes étapes de l’histoire de l’Afrique du Nord, témoin les deux cents saints martyrs.

Carthage a donne de grands noms à la religion chrétienne (Saint Cyprien, le premier évêque martyr  et Saint Augustin, évêque de Hippone et Carthage) mais aussi à la littérature : Tertullien, Arnobe de Sicca, Victor de Vita, ceux qui ont conduit au grand développement de la langue latine. Toutes ces personnalités se sont retrouvées a Carthage, y ont vécu et travaille.

La basilique Damous el Karita - est le plus grand lieu de culte chrétien de Carthage. Les fouilles ont offert des fragments d’inscriptions, des sarcophages et surtout deux importantes bas-reliefs en marbre, un représentant « La naissance de Jésus annonce aux pasteurs » et l’autre « L’adoration des mages », les deux exposes au Musée de Carthage.

La cathédrale Saint Louis -été bâtie en 1884 par le cardinal Lavigerie au lieu ou on suppose que le roi français Louis le IX eme a vécu ses derniers jours ; a l’intérieur se trouve aussi le cénotaphe qui abrite une petite partie du dépouilles mortelles du seul roi français sanctifie. L’édifice imposante (65 mètres de longueur, 174 de colonnes en marbre, 284 vitraux) domine la colline de Byrsa.

Depuis 1964 la cathédrale n’est plus un lieu de culte ; depuis 1990 on la connait sous le nom d’Acropolium et abrite de concerts de musique classique et des expositions.

Contrairement a la volonté des romans,Carthage a survécu les siècles par ses héros: Hamilcar et Hannibal Barca, la reine Didon, Salammbô et par les artistes qu’elle a inspire: le poète latin Virgile, le musicien anglais Henry Purcell, le romancier français Gustave Flaubert, les écrivains F. R de Chateaubriand et Guy de Maupassant.

Et par nous, ceux qui la visitent, Carthage défit le temps.